Religion, instrument de perdition
Les religions, comme d'ailleurs toutes les croyances ou idéologies, ont une caractéristique détestable commune : celle de perdre leurs fidèles. C'est normal, car elles les fixent sur les idées de leurs chefs, pas sur les leurs. Elles les empêchent de penser par eux-mêmes sur une longue durée. Du coup, lorsque ils ont un problème à gérer, ils ne savent plus réfléchir, n'ont pas de références personnelles, pas de repères. Ils sont perdus.
C'est qu'il faut faire un rude effort, pour acquérir l'état d'esprit d'une croyance. Cela s'apprend. Il y a des catéchismes religieux et politiques. Et si beaucoup font cet effort, c'est que ça vaut le coup ! En effet, cela les aide à s'intégrer dans une société, à être reconnus, voire à trouver un emploi ou à faire des affaires. En plus il n'y a pas besoin de se construire une base de réflexion, puisque d'autres l'on fait pour eux !
Et c'est valable ! Je veux dire que ça marche, mais uniquement dans une société homogène et stable, dans une société où ces idées ont une valeur incontestée sur la totalité de la durée de leur vie. Dans ces conditions, que l'idéologie soit idiote ou performante n'a pas d'importance, puisque cela évitera à ses fidèles pratiquants, d'avoir à réfléchir, d'avoir à se remettre sans cesse en question pour évoluer. En plus ils se sentiront compris, soutenus et finalement rassurés à bon compte. C'est performant pour les fidèles, mais surtout pour les détenteurs de la "vérité du moment", car ils ont à faire à des gens qui ne veulent pas réfléchir (ou croient qu'ils ne savent pas). Ils peuvent ainsi facilement imposer ce qui leur plaît.
Ce sont d'ailleurs là les raisons pour lesquelles, une religion ne peut pas en admettre une autre du même type (un monothéisme ne peut accepter un autre monothéisme). Des efforts gigantesques et variés sont consentis pour éliminer la concurrence, car c'est l'absence de compétition qui rend le système attrayant. Il y a d'abord la ruse de la tolérance pour pénétrer la société dans laquelle ont veut s'installer. C'est la fourberie du cheval de Troie, mais ça ne coûte rien et c'est efficace. Bien sûr il y a le mensonge, la désinformation, la guerre, la torture, n'importe quoi pour arriver à prendre les commandes et stabiliser l'idéologie source de tranquillité pour les uns et de rentabilité pour les autres.
Seulement, face à une société ouverte où tout bouge, un dogme religieux interdit d'évoluer, devient vite angoissant pour les fidèles et peu maniable pour les chefs ! D'abord parce que tout le monde ne pense pas pareil. On a des ennemis. Ensuite, parce qu'une idéologie fixée depuis des siècles, voire des millénaires, ne peut être comparée à la réalité du moment. Elle est obligée de nier cette dernière, au-moins en partie ; car l'évolution aurait tôt fait de la rattraper et de prouver son inadéquation au monde qu'elle veut dominer. Et comme l'histoire n'attend pas, comme tout évolue en permanence, l'idéologie devient vite obsolète, incapable de fournir des repères sur lesquels appuyer sa réflexion pour se développer. Et du coup, chef ou pas, tout le monde est perdu !
Et là, à tous les niveaux de la nation concernée, les angoissés deviennent légion ! On signe des pétitions, on suit des manifestations, puis on va devant pour brandir des slogans utiles, bien sûr, mais aussi souvent belliqueux, suivis d'agressions de la part des manifestants eux-mêmes, des services de police ou des contre manifestants. Celles-ci peuvent être verbales écrites ou physiques, individuelles ou de groupe, et surtout d'État. Pendant ce temps, d'autres magouillent pour se servir au plus vite. On détruit, on ment, on pille, on tue. Au final le désordre s'installe. On nie la société dans laquelle on vit. On la sabote. On aboutit au terrorisme, à la guerre. C'est dangereux.